L'immobilier se vend bien mais les prix restent bas
05.01.16Après une activité 2015 soutenue, le marché immobilier amorce 2016 sur les mêmes bases : les prix restent bas, les budgets des ménages serrés, mais les transactions se font.
Est ce que l'année immobilière 2016 sera pleine d'opportunités ? Pour l'instant, elle débute avec des taux d'intérêt bancaires de 2,5 à 3 % plutôt attractifs (même si les critères d'obtention des emprunts se sont durcis) et un marché plutôt favorable, dans la continuité de l'année 2015. C'est en tout cas le sentiment de Pierre Vigier, agent immobilier à Figeac.
«Après la crise de 2008, quelques années d'inertie ont suivi, et puis le marché de l'immobilier s'est réajusté dès 2010, avec une baisse des prix des biens régulière, et aujourd'hui très significative».
Il dresse un bilan de l'année 2015 plutôt positif en termes de transactions, tout en notant une baisse du budget des acquéreurs qui conditionne le choix du bien. «En moyenne, ce qui se vend ce sont des appartements pour un premier achat à 60 000 € environ, ou des petits pavillons entre 120 000 et 140 000€, en moyenne. Nous, ça nous va, au lieu de vendre un bien de taille, on en vend deux petits», note le professionnel.
Sa consœur Laurence Duffour pour Art & Maisons n'est semble-t-il pas du tout sur le même marché. «Pour nous aussi, 2015 a été intéressante, du fait notamment de la baisse des prix dans le Lot, un département qui a une cote d'amour incroyable auprès des gens. Mais si on avait des budgets avant de 500 000 €, ils sont plus facilement de 300 000 € aujourd'hui, voire en moyenne de 200 000 à 250 000€», assure l'agent.
Dans sa clientèle, elle compte des gens du nord qui recherche le calme et le soleil, de plus en plus de gens du sud-est aussi en quête de tranquillité et d'espace. «On recherche en permanence des biens typiques, en pierre, avec plusieurs hectares. Car, la maison quercynoise reste notre fonds de commerce», dit-elle.
Enfin, les immeubles de rapport destinés à la location de petits logements sont très prisés par les investisseurs, un des constats partagés par les deux professionnels rencontrés.
«Il faut dire qu'on peut dégager un bon rapport de 6 à 7 %, ce que ne rapporte pas l'épargne», lance Pierre Vigier.
Pour l'un comme pour l'autre aussi, l'emplacement du bien est déterminant : «A 10 minutes de Figeac maximum. Nous avons quelques difficultés sur des secteurs plus éloignés, sauf s'il y a médecin, pharmacien et services sur place», précise Laurence Duffour, ajoutant : «Le charme de la vallée du Célé lui opère toujours sur nos clients, mais gare aux zones blanches».
Quant à la déviation, c'est un nouvel atout qui favorise l'immobilier de Capdenac-Gare.
«Sans cette fiscalité, on vendrait dix fois plus à Figeac»
Les impôts figeacois font grincer des dents les contribuables, mais aussi les agents immobiliers. «On a raté des ventes en ville, on a des biens basiques qui ne se vendent pas à cause des taxes foncières et d'habitation. Payer 1 500 € par an de foncier pour une maison achetée 100 000 €, c'est fou. Il faut rajouter en plus la taxe d'habitation. C'est une catastrophe cette situation», dénonce Pierre Vigier.
Ce critère contraint les jeunes couples à chercher un bien hors de Figeac, qui selon les derniers chiffres du recensement a perdu 158 habitants.
«On vendrait 10 fois plus à Figeac, sans ce niveau d'imposition», confirme aussi Laurence Duffour.
Article de la Depeche.fr